Les tensions géopolitiques, les guerres commerciales, les problèmes économiques et les crises boursières en Europe comme dans le monde entier ont toujours eu un impact sur l’investissement dans l’or. Ce métal précieux a toujours été un moyen de placer son argent de manière sécurisée lorsque les autres placements subissent de fortes fluctuations ou s’avèrent plus risqués que d’ordinaire. Mais, de nos jours, l’or est-il toujours une valeur refuge pour les français ?
Sommaire
Position historique de l’or
Monnaie d’échange dans l’Égypte ancienne, fortune des conquistadors espagnols qui l’ont volé aux incas et indiens des pays d’Amérique du Sud, de tout temps l’or a toujours eu une valeur reconnue, convoitée et inégalée. Depuis que le métal jaune a été frappé sous forme de monnaie vers 600 avant JC, il a toujours été une monnaie d’échange. Ce n’est qu’en 1944, avec les accords de Bretton Woods que l’or ne pourra plus s’échanger que contre du dollar américain. Toutes les autres devises sont reliées au dollar américain qui est dorénavant la seule devise convertible en or. C’est en 1971 que l’USD voit la fin de sa convertibilité en or et qu’ainsi les devises ont leurs propres cotations qui fluctuent au gré des marchés.
Une tradition de valeur refuge
Longtemps, l’or a été l’investissement préféré des Français. Lingots et Napoléons se rangeaient sous les matelas et se transmettaient de génération en génération. L’or physique était le symbole de la richesse et permettait aux français de cacher leurs économies…
L’or rassure les épargnants car, en cas de crise financière, de faillite bancaire ou de blocage de moyens de paiement, l’or physique est une richesse que l’on peut échanger partout dans le monde entier.
De nos jours, l’or reste un placement sécurisant car ses cotations sont totalement décorrelées des marchés boursiers et immobiliers. De plus, sa valeur reste relativement stable, sa volatilité étant moindre par rapport aux autres placements financiers.
Comment investir dans de l’or ?
Il est très facile et rapide d’acheter de l’or. C’est un placement accessible à tous. En effet, étudiants, artisans, cadres, seniors, retraités peuvent acheter de l’or pour quelques centaines d’Euros. Deux possibilités de placements en or s’offrent aux épargnants :
Acheter des lingots et des pièces d’or, c’est ce qu’on appelle « l’or physique »
Il suffit de se rendre dans votre banque ou de faire appel à un courtier spécialisé (boutique, agence de change ou site Internet).
Acheter des actions de sociétés aurifères, c’est ce qu’on appelle « l’or papier »
Il suffit de passer un ordre d’achat à votre banquier sur le même principe que l’ordre de bourse. Vous pouvez acheter :
- De certificats ou des trackers qui vont évoluer selon la performance du cours de l’or.
- D’actions de sociétés aurifères qui exploitent des mines d’or et vendent leur production sur le marché.
- De fonds aurifères (SICAV ou FCP) composés d’actions de sociétés aurifères.
Valeur refuge pour l’avenir ?
Les investisseurs sont inquiets à cause du Brexit, des tensions au Venezuela, de la politique de Trump et de la Chine… Et comme durant toutes les périodes d’incertitudes et de tensions, on peut supposer que le métal précieux retrouvera forcément son intérêt aux yeux des épargnants.
Après une demande d’or mondiale qui a augmenté de 4% en 2018 et les achats des banques centrales qui ont cru jusqu’à 74%, la valeur de l’or risque bien de dépasser la simple valeur refuge… Des pays comme la Chine ou la Russie ne cessent de vouloir augmenter leur réserve d’or alors que l’offre mondiale n’a augmenté que de 1% en 2018.
Est-ce une épargne sans défaut ?
Si, pour des raisons de sécurité et de diversification de son patrimoine, il est judicieux de réserver une allocation de 5 à 8 % de ses placements à l’or (physique ou papier), les français devront tout de même tenir compte des nombreux défauts du métal jaune :
En effet, l’épargne qui est placée en or ne va pas capitaliser comme le ferait l’épargne placée sur un fonds en Euros d’un contrat d’assurance-vie par exemple. L’or ne génère pas non plus de revenus comme le ferait un placement dans l’immobilier locatif. La seule façon de gagner de l’argent avec un placement en or sera d’attendre que sa valeur augmente et de décider de le vendre pour faire une plus-value.
De plus, la fiscalité sur l’or physique (pièces et lingots) n’est pas très séduisante. En effet, si vous avez les documents permettant de calculer la plus-value, vous serez imposé à 36,2% sur vos gains avec un abattement de 5% à partir de la 3ème année de détention. Et si vous ne pouvez pas calculer la plus-value, votre vente sera fiscalisée à hauteur de 11,5% du montant total de la transaction y compris en cas de moins-value.
Concernant l’or papier, la fiscalité appliquée est celle des revenus et des plus-values de cession des valeurs mobilières. Ses plus-values seront donc taxées par défaut au titre du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (possibilité d’opter pour une imposition au taux marginal d’imposition).